Les hérauts du genre – TFGA S03E02

Voilà un moment que je n’avais pas écrit de TFGA ! Mais Alex a su revenir avec un thème mystérieux. Et comme je n’aime pas attendre, je ne vais pas savoir ce qu’il entend par « les hérauts du genre » et je vais me lancer dans ma propre interprétation de ce thème. Et si jamais je suis trop hors sujet et que son vrai thème me plait tout autant, je ferai une deuxième version de ce TFGA ! Trève de préambule, passons aux choses sérieuses. Le thème pouvant être interprété de moult manière, je justifierai dans chacun de mes éléments pourquoi, à mes yeux, il est un « héraut du genre ».

Kaepora Gaebora de The legend of Zelda

N’est-il pas magnifique ce hibou ? Et pourtant quel casse bonbons !

Si vous ne le connaissez pas, laissez moi vous présenter l’un des plus grands trolls du jeu vidéo. Son rôle, dans tous les Zelda dans lesquels il est apparu, est de vous donner des indications sur l’endroit où vous devez vous rendre pour poursuivre votre aventure. S’il peut se révéler extrêmement pratique quand vous êtes un peu perdu, il est extrêmement bavard. Ces dialogues sont interminables et, une fois son monologue achevé, il vous demande si vous avez bien compris. Évidemment le curseur sera invariablement positionné sur « non » et donc, les acharnés du bouton que nous sommes devront vraisemblablement se manger le discours une deuxième fois. Bref si Gaebora est ici, c’est bien à cause de son rôle de messager. Malgré la diarrhée verbale dont il est atteint, ses informations vous seront toujours utiles.
L’anecdote inutile de dark Foisse : Gaebora ne porte ce nom que dans Ocarina of Time et Four Swords Adventures. Dans Link’s Awakening (sa première apparition) et Majora’s Mask on ne connait pas le nom du hibou. Mais vu qu’il a toujours le même rôle, ce ne serait pas faire insulte à la saga que de supposer qu’il s’agit du même personnage.

L’ange et le démon de Black and White

Vos consciences vous suivront tout au long de la partie

On ne s’éloigne pas trop du thème du messager, mais on explore ici un autre genre. Dans Black and White, vous incarnez un dieu dont le but est d’avoir le plus grand nombre de croyants possibles. Au début vous êtes juste à la tête d’une petite tribu puis, progressivement, vous allez prendre le contrôle, grâce à la croyance des gens, de grandes cités. Pour ce faire, vous pouvez soit les pourrir en levant une armée pour tout brûler chez eux, soit leur donner des ressources et accomplir divers miracles qui feront de vous le dieu le plus sympa du quartier. Mais alors, en quoi le petit ange et le petit démon affichés ci-dessus sont des hérauts ? En fait, ce sont eux qui vous expliqueront le fonctionnement du jeu et par la même occasion du monde dans lequel vous évoluerez. Ils sont l’interface entre le game designer et vous. Au début de la partie ils vous apprendront à jouer, à comprendre les conséquences de vos actions, puis s’effaceront peu à peu, une fois que vous aurez atteint la maturité dans votre vie de déité. Mais il ne disparaîtront jamais vraiment car ils continueront à vous informer, par exemple, que votre créature s’est fait bolosser par votre adversaire tandis que vous brûliez ses villes à coup de boule de feu. Bref, des hérauts en bonne et due forme.
L’anecdote inutile de dark Foisse : Black and White et sa suite ont été développé par (feu) Lionhead Studios. Sous la houlette de Peter Molyneux, on y retrouve un peu le même système d’alignement que dans la saga Fable. À savoir que la plupart des actions que vous ferez auront un impact sur la manière dont le monde vous percevra ainsi que sur votre apparence physique (et celle de votre créature dans le cas de B&N).

Les nouveaux open world

Changeons totalement de thématique ! On a découvert des hérauts en pixels et en polygones, maintenant intéressons-nous aux émissaires d’un genre. S’il y a bien un genre qui est en vogue en ce moment pour les grosses productions, ce sont bien les open world. Malheureusement, les modes ne sont pas toujours à suivre. Un open world, ça peut faire un très bon jeu mais il faut que ce soit justifié. Il faut que le joueur ait envie de parcourir le monde qui lui est offert. Un open world qui ne provoquerait pas chez le joueur des envies d’exploration n’a pas de raison d’être. C’est là que, à mon humble avis, de nombreux jeux récents échouent. Dans la série des « open world ratés récents », je me souviens particulièrement de Final Fantasy XV, Metal Gear Solid 5 et Horizon Zero Dawn. Je ne reviendrai pas sur FFXV car vous pouvez lire mon avis ici, mais le fait est que l’open world ne sert strictement à rien. Il est vide et est paradoxalement très clos.
MGS5 aussi est un open world et pour lui aussi, ça ne sert à rien. J’ai d’ailleurs joué au jeu sans prendre en compte son côté ouvert. J’allais de mission en mission en hélico, et tout s’est très bien passé. Le seul avantage de l’open world dans ce jeu est de permettre au joueur d’avoir moult points d’entrée pour s’infiltrer, ce qui est un très bon point pour un jeu d’infiltration.
Pour Horizon, on est bien loin d’un ratage à la FFXV, mais toujours est-il que je n’ai jamais eu envie d’aller explorer la carte. Rien ne m’a donné envie de m’éloigner des sentiers battus. J’ai toujours suivi les différents objectifs et rien n’incite à partir à l’aventure sans une quête active. D’autant plus que, malgré une vaste zone de jeu, Aloy est souvent bloquée par des obstacles ce qui peut réduire à néant tout velléité d’exploration. Le jeu aurait surement gagné à nous proposer des zones plus restreintes mais plus travaillées en termes de level design, un peu comme l’avaient proposé The Witcher 1 et 2.
Parlons-en d’ailleurs de The Witcher. Car si il y a des exemples de mauvais open world, il y en a aussi des excellents. The Witcher 3 en est un. Le monde fourmille de points d’intérêt tant et si bien que, pour aller d’un point A à un point B, vous mettrez surement deux heures en faisant six haltes sur la route car « tiens qu’est ce qu’il y a là-bas ? ». Le monde est tellement rempli que quand vous arrivez la première fois dans une région, le nombre de choses à faire donne le vertige et pourrait vous décourager. Mais dans les faits, vous ferez comme bon vous semble et vous laisserez porter par toutes les quêtes à votre portée. Son seul défaut étant de vous empêcher de vivre votre vie pendant les centaines d’heures que vous passerez à découvrir ce qui se cache derrière tous ces points d’interrogation.
Autre open world qui a beaucoup fait parler de lui, celui de Zelda Breath of the Wild. Là où TW3 vous noie littéralement sous les indicateurs, la carte de ZBotW est presque vierge de tout marqueur. Là où HZD affiche des graphismes magnifiques mais une brume constante sur tous les paysages lointains, ZBotW affiche des textures baveuses mais une profondeur de champ vertigineuse. Et c’est l’association de ces deux éléments de game design ainsi que le fait que Link puisse aller partout qui font de ZBotW un des meilleurs open worlds de la création. Car si vous n’avez aucun pointeur pour vous guider, c’est le paysage qui vous guide. À l’image d’un Bloodborne dans lequel vous pouvez vous repérer sans carte, ZBotW n’a pas besoin de pointeur pour attirer votre attention. Du haut d’une colline, vous verrez ici un campement, là un temple, plus loin un relais pour votre cheval. Au loin, une montagne se dresse fièrement mais vous voyez quand même dépasser deux arbres esseulés de sa cime. Dans n’importe quel autre jeu, vous n’auriez même pas songé à aller voir. Mais ici, vous savez que Link peut grimper cette montagne, pour peu que vous soyez un minimum préparé. Vous allez donc passer une heure à vous préparer, une autre à gravir cet Everest d’un soir, pour finalement récupérer la récompense tant désirée et profiter du panorama. Tiens ! Grâce à ce nouveau point de vue, vous voyez plein de nouvelles zones que vous n’aviez pas encore vues… Ça tombe bien, il n’était pas encore l’heure d’aller se coucher…
Bref, vous l’aurez compris, avec deux systèmes totalement différents, TW3 et ZBotW arrivent à vous faire découvrir leur monde, sans que vous n’ayez à vous forcer. Il n’y a donc pas de recette miracle pour faire un bon open world. Mais si ces deux jeux pouvaient faire office de hérauts (je retombe toujours sur mes pattes) auprès des développeurs pour savoir si oui ou non, ils doivent faire un open world, ce serai bath, comme on ne dit plus.
L’anecdote inutile de dark Foisse : moins récent mais très réussi aussi, l’open world de Morrowind (le jeu solo, pas l’extension du MMO). L’île de Vvardenfell regorge de surprises, souvent mortelles. Une excellente destination pour les vacances !

Les jeux engagés

C’est l’heure de la grosse marRade !

On parle souvent de chansons engagées. On sait que n’importe quel film contient un message politique. Les jeux vidéo n’échappent pas à ça et de nombreuses œuvres contiennent des messages, plus ou moins cachés. Exemple récent dans le genre, This War of Mine. Dans ce jeu, vous devez faire survivre un groupe de personnages coincés dans une ville en pleine guerre. Vous devrez veiller à ce qu’ils ne meurent pas de faim, de froid, de maladie mais aussi à ne pas devenir une victime collatérale du conflit. Évidemment, le message ici est on ne peut plus limpide. This War of Mine n’aura pas le mérite de vous mettre de bonne humeur mais il vous fera prendre du recul sur les conflits que vous ne voyez qu’à travers votre poste de télévision.
Dans un autre genre, Gone Home vous fera incarner une jeune femme revenant au foyer familial après avoir passé un an à l’étranger. Mais personne ne l’attend dans la bâtisse. Vous allez donc visiter la maison et comprendre ce qui s’est passé durant votre absence. Rien d’extraordinaire ici. Juste une histoire de famille réaliste comme il doit en exister des centaines. Mais vous faire vivre l’histoire de cette famille par procuration vous permettra peut être de porter un regards différents sur ce qu’est une famille et ce qui peut se passer lorsqu’un événement vient chambouler le quotidien. Je reste volontairement flou pour ne pas vous spoiler, mais je pense que Gone Home est un jeu que tout le monde devrait finir (il est très court).
L’anecdote inutile de dark Foisse : Si vous aimez les jeux avec deux/trois niveaux de lecture, je vous conseille très fortement Braid. Scénario simpliste au début, le jeu va vous mettre une énorme baffe arrivé à la fin… Et ça ce n’est que le deuxième niveau. Après vous pourrez aller sur wikipédia/youtube pour comprendre le message politique du jeu. Ensuite vous pourrez aller vous mettre au lit en PLS.

L’égalité des genres

L’égalité des genres, on est loin d’y être. Mais je fais partie de ceux qui pensent que chaque petit pas compte et que progressivement, on y arrivera. Dans ce combat de tous les jours, les jeux vidéo ont un rôle, malheureusement souvent négatif. Nombre de jeux différencient les genres de manière pas toujours heureuse. Pourquoi, par exemple, cette armure de cuir devient instantanément un soutif de cuir si c’est une femme qui l’enfile ? Je ne saurais le dire. Les joueurs aiment peut être voir les nombrils de leur héroïne.
Heureusement, d’autres jeux sont en avances sur leur temps. Dedans vous pouvez y incarner des personnages féminins tout aussi intéressants que leurs homologues masculins. Horizon Zero Dawn (encore lui) nous fait contrôler une Aloy qui tient la dragée haute à tous les chasseurs qu’elle rencontre. On peut d’ailleurs noter que, dans l’univers du jeu, hommes et femmes sont à égalité. Voire même ce sont, dans certains clans, les femmes qui dirigent. Bref, l’apocalypse aurait ça de bon qu’il remettrait les genres au même niveau… Ça fait réfléchir.
Autre jeu ventant, sans trop le montrer, l’égalité des genres : la saga The Elder Scrolls. Car oui, dans cette saga vous pourrez choisir votre genre et il n’aura strictement aucune influence sur vos caractéristiques ou capacités. Comme le disait si bien la chanteuse Juliette, une femme pourra manier la hallebarde tout comme un homme pourra passer son temps à cueillir des fleurs. Bref c’est l’égalité absolue, et c’est beau !
L’anecdote inutile de dark Foisse : On m’avait soufflé, comme idée de personnage féminin qui en impose, Lara Croft. C’est clair qu’en tant que personnage féminin qui gère, elle est présente. Mais elle a été tellement utilisée pour habiter les fantasmes de l’ado moyen que j’ai préférer choisir Aloy. Par ailleurs, je vous parlais déjà d’une femme forte et trop oubliée à mon goût dans le TFGA 16.

Le héraut de Kirkwall

Casse toi pov’ con

Je ne perds pas mes bonnes habitudes et vais conclure avec une connerie. Petit héraut « bonus », je ne pouvais pas faire ce TFGA sans l’évoquer. Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que je n’aime pas du tout Dragon Age 2. Mais Hawk, le personnage principal du jeu étant surnommé « le héraut de Kirkwall », il a quand même sa place ici. Mais bon… Il n’a de héraut que le nom. À côté de ça il a le charisme d’une moule morte et est aussi utile que ce cache éponge que vous a offert votre belle-mère.
L’anecdote inutile de dark Foisse : ce jeu est nul. N’y jouez pas. Ne vous embêtez même pas à regarder un let’s play accéléré en fois deux. Ce que vous devez savoir du jeu est expliqué dans le 3. Donc jouez plutôt au 3 qui est lui, nettement plus acceptable.

Et voilà ! Ainsi se termine ce TFGA ! Que ce soit un personnage, un jeu ou un genre, les hérauts dans le jeu vidéo sont nombreux. Est-ce-que je suis réellement dans le thème de Alex ? Je ne sais pas mais ça m’a fait plaisir de vous parler de tous ces jeux !

Live long and prosper et soyez sages !

2 thoughts on “Les hérauts du genre – TFGA S03E02

  1. J’applaudis des deux mains ce TFGA ! Et finalement, tu as très bien su cerner le sujet sans les indications d’Alex 🙂 Bravo à toi. Je devrais venir ici plus souvent, la lecture est sympa 😀
    Je te rejoins totalement sur le sujet de l’égalité dans le JV. Ce serait un vaste sujet à développer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.